Déclération du syndicat C.G.T. au Comité Social et Economique VitalAire du lundi 16 novembre 2020
Il y plus de 20 ans, VitalAire lançait le projet One dont le but était de fusionner toutes les régions en une seule entreprise. Depuis ce moment fondateur, les projets se sont succédés avec pour point commun de ne jamais mettre les salariés au coeur des préoccupations, leur préférant les actionnaires, la croissance, bref l’argent. Business First en est le meilleur exemple, doublé d’un échec magistral, puisqu’il n’a pas atteint ses objectifs. Pourtant, depuis ce projet One, VitalAire n’a connu que la croissance à l’exception de l’année 2001, mais il reste cette dictature du « toujours plus » imposée par le groupe Air Liquide, suzerain toujours plus vorace d’une VitalAire toujours plus vassalisée à ses exigences, ses directives et ses intrusions, chaque fois plus insultantes pour les salariés et leurs représentants.
Alpha n’est finalement que l’épisode de trop d’un feuilleton de plus en plus monotone, comme l’énième tentative d’un couple au bord de la rupture qui tenterait encore de sauver les meubles par des recettes qui ont montré depuis longtemps leur inefficacité. Ce programme est avant tout une campagne publicitaire, mettant en avant des valeurs et des buts tels que l’excellence sans jamais en montrer le chemin. Surtout il y manque, comme à chaque fois, une ambition sociale d’excellence, par laquelle VitalAire se souviendrait qu’elle n’est pas que l’amalgame de locaux, de stocks, de parts de marché ou de redevance, que letout est tenu à bout de bras par des femmes et des hommes.
Pire encore, malgré des chiffres toujours bons et en croissance, l’entreprise prend le prétexte d’un avenir sombre et forcément invérifiable, pour lancer OSCARE, un projet qui, à l’instar d’un film homonyme dans lequel excella Louis de Funès, n’est qu’une vaste farce. Il démontre de nouveau l’absence de volonté derrière l’affichage d’une harmonisation des processus et des pratiques, qui échoue donc forcément. On choisit alors la facilité : on licencie, on vire, on met à la porte, on éradique de la masse salariale. Chaque jour plus déshumanisée, VitalAire pense naïvement que l’esprit d’entreprise et la confiance sont des mantras qu’il suffit de répéter pour qu’ils se réalisent.
Ce qui ne l’empêche pas de se moquer éperdument de la confiance et de l’esprit d’entreprise de 38 de nos collègues, de ne se préoccuper que pour la forme et par obligation légale de leur détresse, de leur peur de l’avenir. Elle se préoccupe encore
moins de leur colère qu’elle trouve injustifiée, tant ils devraient s’estimer redevables d’avoir pu y travailler. Certains resteront, d’autres partiront ailleurs, les derniers enfin ne connaîtront plus que le chômage.
Ce vote du 16 novembre 2020 marque la fin de l’innocence pour les salariés comme pour leurs représentants, la fin des erreurs sans conséquences, la fin des manquements sans honte. VitalAire est finalement une entreprise lambda, la jeune filiale d’un vieux groupe coincé 100 ans plus tôt, avec de vieilles valeurs et de vieux préjugés. Le vote d’aujourd’hui acte la mise à mort de ces valeurs, affichées par un groupe et une filiale pour lesquels nos 38 collègues sont une charge, un obstacle à des millions d’euros d’économie. Des millions dont aucun de nous, comme toujours, ne profitera…ce que certains acceptaient, puisqu’en retour on se vantait de maintenir l’emploi. Mais si les salariés n’ont même plus la garantie de leur emploi…
Le 16 novembre 2020 sonne le glas d’une époque et enterre profondément les discours creux, les promesses non tenues et les postures insipides. Alors ni fleurs ni couronnes, mais simplement cette épitaphe : « Ci gisent nos dernières illusions, foulées au talon rageur et méprisant de nos dirigeants. »